Au Pakistan, les récents témoignages rappellent la persécution quotidienne des chrétiens.
Dans la République islamique pakistanaise, les chrétiens sont une minorité religieuse qui subit au quotidien une discrimination et une persécution, tant sur le plan de la législation que sur le plan social. Les dernières actualités condensent à elles seules les marques de cette marginalisation des chrétiens.
A Karachi, au cours des trois dernières semaines, trois jeunes filles ont été enlevée afin d’être mariées de force. Merab, 15 ans, Mariam, 18 ans et Persicla, 15 ans. Toujours le même schéma de violence et de menaces, toujours le même sentiment d’impunité des agresseurs. « Noman (ravisseur, NDLR) nous menace et dit que personne ne peut rien contre lui », explique la mère de Merab qui appelle les chrétiens à prier pour sa fille.
Le 16 mars, Fansan Shahid, un chrétien de Lahore, a été arrêté par les autorités pakistanaises après avoir été accusé d’avoir fait des commentaires blasphématoires sur Facebook en 2019. Morning Star News fait état de violence et de torture à son encontre. Son épouse, Safia Shahid, qui explique que son téléphone avait été perdu en 2019, témoigne de la violence de son arrestation.
« Lorsque mon mari a ouvert la porte, plus d’une douzaine de policiers se sont précipités à l’intérieur et ont commencé à le frapper. Mes deux enfants et moi avons crié et pleuré pendant qu’ils torturaient Shahid et fouillaient les chambres. »
Elle précise que « son défunt père était un pasteur affilié aux Assemblées du Plein Evangile, et Fansan entretenait de bonnes relations avec ses collègues musulmans, et la majorité de ses amis étaient également musulmans ».
Safia s’inquiète désormais de l’avenir de sa famille et de la sécurité de ses enfants.
« Je ne sais pas ce qui va nous arriver, car mes enfants étudient encore et nous vivons dans une location. Il n’y a pas d’autre famille chrétienne dans notre quartier, et je ne sais pas comment notre propriétaire ou nos voisins musulmans réagiront lorsqu’ils apprendront la nature de l’accusation portée contre lui. »
Toujours à Lahore, c’est une église pentecôtiste qui a été victime d’une action de profanation. Le 16 mars, un jeune musulman a grimpé sur la croix haute de 12 mètres et a essayé de la briser, sans succès. Il s’est ensuite assis sur la croix et a crié « Allah u Akbar ».
L’homme s’est ensuite blessé en sautant de la croix et a été remis à la police par les chrétiens présents. Il est accusé en vertu de la loi sur le blasphème. Les chrétiens demandent « une enquête appropriée sur l’incident, sur les intentions de cet agresseur et sur les raisons pour lesquelles il a voulu endommager le lieu de culte chrétien ».
M.C.